samedi 29 octobre 2016

#unsamedicommeundimanche#

Il est de ces matins où le temps gris dehors nous donne des bonnes raisons de cocon.

Il tire la couette pour sermonner le chat en pensant qu'il mange quelque-chose en douce, mais à part mes chaussettes laissées là, le chat ne peut rien grignoter.
Je ronchonne.

Devant le café chaud, les Si nous font viser les étoiles les plus hautes.
Et chambouler les plans.

Mais c'est un peu ça, le Bonheur.
Vivre de Si et Sinon, d'histoires à tisser et de projets à rêver.

Entre deux bouchées de brioche à la confiture, le temps s'échappe.

C'est un samedi comme un dimanche.
L'automne est là, le chat reluque la gâche en ronronnant, et on se fout du temps qui passe..

#unsamedicommeundimanche#

vendredi 28 octobre 2016

#commedesenfants#

On a voulu faire les enfants  aventuriers.
Grands enfants, petits aventuriers.

On fait un peu de chemin, on a trouvé le cocon et on a joué les curieux.

L'hôte, derrière ses lunettes rondes, nous a aiguillés sur les recoins qui valent le détour, on a écouté avec grande attention et on est partis.


Au détour d'une grande rue, on a trouvé le fond de la cour. Un petit air de Wonderland avec les tasses et les théières fleuries, ça sentait bon le goûter.
On a pris place dans le petit salon, la cheminée était décorée, y'avait de grands rideaux et des tableaux, et je guettais du coin de l’œil voir si un lapin blanc ne se cachait pas entre deux chaises.
On s'est régalés de scones encore chauds et de thé fumant en se tissant des voyages imaginaires qu'on voulait ajouter à notre vie d'aventuriers nouveaux.

On a laissé Alice à ses merveilles, on s'est faufilés par delà les rues pour ne perdre aucune miette de ces pavés, et, le soir tombé, on s'est laissés tenter par Bacchus.


Le lendemain, on a parcouru les attractions du Futuroscope main dans la main, nos yeux pétillants de malice et d'excitation mélangées.

On s'est laissés crétiniser historiquement sur des trônes alignés, on s'est laissés miniaturiser pour mieux voler sous les fleurs d'un jardin enchanteur, on a revêtu des peaux de bêtes pour affronter le froid glaciaire, on est allés voir ce qu'il y avait dans l'invisible et au fin fond de notre ciel bleu, et on a voyagé avec le Petit Prince.
Journée bien remplie.

Et à la nuit fraîchement tombée, ils nous ont encore mis un peu plus de magie dans les mirettes.
Histoire qu'on en aie eu vraiment plein la vue.


Au lendemain, l'hôte nous avait préparé le petit déjeuner.
Un air doux et simple, façon Gainsbar, dans son cocon qu'on aurait voulu encore un peu..
Et puis à la pluie qui tombait silencieusement, on s'est dit que quitte à avoir du gris, autant que ce soit celui de Paris.
Alors on est rentrés.


#commedesenfants#

mercredi 26 octobre 2016

#lamalle#




Je me suis retrouvée là, vidée, au milieu de la foule qui fourmille.
J'ai commencé mon apnée, un peu comme le jeu de la tomate, mais avant d'être devenue trop rouge et manquer trop d'air, il m'a redonné du souffle.

Viens, on s'en va.

Il m'a attrapé la main, on est sortis du resto où j'ai soufflé ma nouvelle bougie, et en plein Paris, il a fini par m'embrasser. Ça a duré un peu, peut être beaucoup, je ne sais pas, ce que je sais c'est qu'on était au milieu du trottoir et qu'on gênait les gens trop pressés et trop grisés, on y a fait une bulle, et ma bougie s'est rallumée.

Et puis on a roulé.
Longtemps.
On s'est fait la malle comme deux adolescents qui fuguent, et on a laissé la voiture là où ça sentait l'iode.


Et là, aux jours gris et froids de l'hiver breton, j'ai repris vie.


Il a suturé mes plaies doucement, longuement, un vrai travail bien minutieux, je l'ai vu presque tirer la langue en faisant les points, et moi je ne disais rien mais mon cœur le remerciait cent, mille, mille milliards de fois d'être là, de m'avoir relevée, de m'avoir redonné ce souffle.

J'ai ramassé des coquillages, comme une enfant. Il a pris des photos de moi, des bateaux amarrés au port sagement, on a mangé des crêpes aussi.
Et puis on est rentrés.
Main dans la main.
Yeux dans les yeux.

Et on s'est réveillés sous un nouveau jour.

#lamalle#



#aurenouveau#



Parfois ça demande du temps, ça demande de la patience et du travail, du recul, du silence.
Ça demande aussi réflexion, repos.


C'est pour ça.


C'est comme si j'avais tout perdu.

Un grand vide installé heures après heures, semaines après semaines, quand j'ai réalisé que la voie empruntée était une impasse.
Et quelle impasse!


J'ai remercié le ciel de m'avoir donné cette merveilleuse Amie Alsacienne qui, de jour baissant, m'a donné l'électrochoc qu'il me fallait au moment où je touchais le fond.

Et puis j'ai flotté un moment dans cette pesanteur sourde, vidée de toute énergie, toute envie.
On avait soufflé sur ma bougie intérieure.

Jusqu'à ce que je me réveille.
J'ai remercié le ciel de m'avoir fait croiser sa route, il m'a tendu la main, l'oreille et le reste, et j'ai créé une énergie nouvelle.

Il a rallumé ma bougie.

Le temps a beaucoup beaucoup passé.
J'ai perdu mes mots, il a fallu que je range les idées, les souvenirs et mes cartons faits en désordre.
Il m'a donné des pages blanches, des plumes, des sous-entendus clairs.
Mais rien.

J'ai pourtant plein de choses à dire.


Je suis prête maintenant.
J'ai grandi.
Et le reste s'en suivra.


#aurenouveau#

vendredi 4 septembre 2015

#labohème#

On a trop rien dit, je me suis un peu invitée aussi, j'avais envie d'être bien et tranquille pour profiter d'eux pleinement.
Alors j'ai débarqué.

J'ai vu les petits devenus beaux et grands, et les derniers arrivés jamais croisés encore.
Les quatre mousquetaires.
Pas de cape ni d'épée, pas besoin, c'est plutôt câlins et lego, courses autour du canapé et bib' de choco.

Des secrets sur le perron, de la trottinette sous les étoiles, le chat qui file entre les jambes.
Un chicot de perdu, une petite souris de retrouvée. Ouf! elle a fini par passer. Dans un petit mot, elle raconte qu'elle s'était cassé la patte.
Inquiétude.
L'âge et le temps des pourquoi.

On a mangé en terrasse avec Tonton Bibi et fait une photo souvenir  avant de partir avec des sourires sauf Petit Ronchon qui n'en avait aucune envie.
Grand Loulou voulait se professionnaliser dans le lancement de patates au fusil en plastoc reconstitué, mais non mon grand, ça va foutre le feu à la Casba.

La maison Smarties n'a pas changé. Ou presque pas.
La balançoire où on jouait à qui irait le plus haut, la piscine où ont péri des chaussures bateaux, les étagères pleines de livres, et le frigo avec les magnets que j'ai toujours reluqués du même œil intrigué.
Les mêmes photos, au mur.
Et mentalement, je revois la salle de bain bleue, que je trouvais si belle, avec la grande baignoire, le grands couloir aux portes colorées, l'escaliers et les chambres sous les combles.
Manque que la maison qu'on avait faite dans un grand carton, avec mes fleurs en feutre et mes volets découpés.
Et puis surtout, il ne manque qu'Elle.

À la question "Est-ce-que tu viens?" ma tête a dit non mais mon cœur oui.
Toujours écouter son cœur.
J'ai caché tant bien que mal l'émotion forte qui me bouffe encore.
Mais ça changeait des cierges semés dans les petites églises.
Je crois qu'on n'a jamais fini de faire le deuil.


Petit Sourire a fini par s'endormir.
On a fait un tour de ville, quelques clic clac dans la boite, traversé au vert en faisant la morale pour pas traverser au rouge, puis traverser au rouge "oui mais là tu as le droit parce que les adultes te le disent".
Etre adultes. Et pas crédibles.

Et puis Dimanche est arrivé.
Dimanche glandouille.
Affalées dans le canapé.
Le gâteau de Petit Ronchon préparé avec Amour et Maman.
Et Grande Louloute qui s'affaire aux fourneaux.

La vie de Bohème.
Dans une maison pleine de rires, de dessins et de photos, de jouets et d'amour.

J'ai dû rentrer et, en chemin, je me suis dit que nos routes ne se croisaient pas assez.


#labohème#

lundi 27 juillet 2015

#lallerretour#



J'avais peur d'être à la bourre, et au final des fois on fait bien les choses.
Sans le savoir.


Je les ai rejoins pour un premier verre, je l'ai aperçu de loin et j'ai souri, le temps passe mais rien ne change vraiment.
Il y a toujours cette espèce de tendresse, un peu comme d'une sœur à un frère, ce lien qui semble indescriptible et interminable à la fois, il me paraissait ne pas l'avoir vu depuis des lustres, mais des lustres c'est quoi face à l'éternité?

Sa veste jaune m'a rappelé le soleil de la journée.
L'ambiance feutrée faisait résonner les mots comme on aurait dit des secrets, mais y'a pas de secrets entre nous, juste des histoires à raconter.
Nous sommes de grands enfants.

Et, en lui racontant ma vie, il intervenait quelques fois pour donner des sous-titres, des parenthèses, elle me semblait douce et sereine.
J'ai voulu savoir leur bonheur, leurs mésaventures aussi, et puis les discussions se sont orientées avec les nouveaux venus, on a fini vite de siroter nos verres, et on a filé en face.



L' aller.

Il y a au mur une tapisserie d'autrefois, rouge avec des petites scènes sûrement, je ne sais pas en fait, c'est un peu loin, il fait un peu noir, et je n'ai pas le nez dessus.
Non, moi mes yeux ont pour se poser une étagère avec des livres, la curiosité me pousserait à grimper sur la banquette pour reluquer les titres, mais je suis bien élevée, et je me contente de plisser les yeux pour mieux bigloucher, comme un chat ébloui.

Il est question un peu plus loin de Brésil, de Parisiennes chiantes et de sites de rencontres, rencontrer beaucoup pour consommer, mais consommer pour quoi au juste? Et puis reste à voir qui et comment.
On voudrait nous faire gober des grenouilles, nous faire croire aux bobards et nous faire rêver des inepties. Et moi, ça me fait bien rire tout ça, je m'étoufferais presque de moquerie dans ma salade.

Tous les mondes se côtoient mais ne se comprennent pas.

Et puis alors dans des regards un peu de connivence, on souffle, on sourit pour ne pas pouffer, ce ne serait pas poli tout ça voyons, n'empêche qu'on pense bien la même chose.
Pauvres Brésiliennes. Et chanceuses sont les Parisiennes.
Et moi je suis poli(ssonn)e.



Le retour.

Je suis légère soudain.
Heureuse pour eux, pour tous ces entrelacs de la journées aux quatre coins des rues détrempées.
 
J'ai failli manger les cœurs en brochette pour essayer de recoudre le mien.

#lallerretour#




 

#lamourcourtlesrues#



Il y a dans Paris l'été, du soleil même s'il pleut.
 

Montmartre domine le reste pour mieux rester tranquille.
Les rues sont empreintes de douceur et de gaieté, et sont riches d'art éphémère.
Les murs se parent d'expressions libres qui poussent comme des champignons et disparaissent d'un coup de pinceaux.

Il y a des portraits, des églises, et des manèges, des gens qui posent devant le mur de l'Amour dans le petit square discret, parce que c'est écrit partout,
 L'Amour court les rues.

Alors ils le laissent courir pour s'aimer peut être mieux.

Ils s'arrêtent pour s'enlacer, on verrait presque se dessiner une bulle, une force, un truc qui les entoure et qui dit fuck aux esprits haineux et jaloux, un truc qui dit aime! aime! aux cœurs isolés ou délaissés, un truc beau, lisse, fort et léger, ça mettrait presque les larmes aux yeux, ce répit, là.


Un peu de répit dans ce monde de brutes.


Et ça fourmille de partout, ça sort des coins de rue, des fenêtres entrouvertes, et soudain tout s'apaise, un rayon de soleil qui chauffe un peu les pavés encore humides, les sourires, et puis l'étreinte se lève, ils reprennent leur route, et toute cette douceur s'évapore autour d'eux pour mieux éblouir les passants.



Il y a des vélos en l'air.
Les poteaux ont des yeux.
Les vitrines, des photos.
Les murs ont des visages, et tout est rendu soudain accessible.

Viens il me dit, et c'est comme s'il levait les interdits et les barrières.
Viens, et il m'ouvre les portes en fer rouillé.
Viens, et il me perd dans une jungle cachée.

On pourrait y trouver mille et une histoires à raconter, mille et une histoires à inventer, il faudrait que la lune se lève gentiment et que les étoiles s'y mettent un peu.
Il me raconte un peu la vie ici, on se raconte un peu nos vies aussi; la citronnade a un goût de gingembre et la rue des allures de cottages anglais alignés.

Et puis on boucle la boucle, sur le trajet on laisse trace de notre passage, c'est un peu jouer au Petit Poucet sans miettes de pain.
Moi, je guette.

Dans le tumulte, les au-revoir.


#lamourcourtlesrues#




 
 
 
























 

#crazyfrog#


Dans l'été, il y a aussi les jours de pluie.

J'aime pas les parapluies.
 
Et comme on n'est pas en sucre, bien sûr, j'en ai pas pris.

J'avais un peu d'avance, alors j'ai trainé mes savates.
A la recherche du je-ne-sais-quoi qui ferait tout.
C'est au moment où on n'espère plus qu'on finit par trouver chaussure à son pied.
Ou collier à son cou.

J'ai croisé un dessin au coin de la rue, et des grenouilles dans une courette.
Roger n'avait qu'à se réjouir, le temps s'y prêtait pour lui.

J'ai attendu un peu à l'abri, on a filé un peu plus loin, et on a loupé reporté les confidences.
On a mêlé les univers, les pensées et les avis, on a trinqué un coup aux mojitos vrais et faux, on les a écoutés nous raconter leurs crayons et pas les pinceaux emmêlés, et les vacances.

Et moi, je ne sais pas ce que sera demain, alors après-demain encore moins.
 
Partir un peu pour revenir mieux.

A la croisées des routes, les destins se sont tranquillement séparés.
Et la nuit a repris son chemin.


Des fois, j'aimerais me téléporter.


#crazyfrog#



 
 

 

mercredi 15 juillet 2015

#PicardilyCircus#

 
 
Et toi, tu fais quoi le 14?

A priori rien.
Si, maintenant je suis prise.
Et pour faire quoi?


Tel fut le (long) débat.
Il a fait un peu son vieux.
Ouiiiii maiiiiis c'est un jouuuur fériééééé...
Ouiiiii maiiiiis y'aura du monde sur la rouuuuuute..

Pour au final se décider.
Les photos de sable fin et blanc sur eau turquoise ont eu raison de mon hésitation et de ses fausses excuses.

Au jour perçant les volets, j'ai eu vent d'été.
Après tout, juillet est bien sonné.
J'ai sorti ma petite robe du bord de mer, mes nu-pieds de guerrière, mais quand même "au cas où" embarqué aussi mon imper.
Grand bien m'en a pris.
La pluie a été notre meilleure amie.

On s'est chamaillés sur la destination.
Pour au final tomber d'accord.
On a trop trainé pour déjeuner, on viendra pédaler une autre fois, la Picardie a finalement eu un goût de Bretagne.
J'ai demandé là-haut quelques éclaircies pour être un peu tranquilles, la pluie a fini par cesser, et le vent s'est mis à souffler.
De la petite chapelle on a vu la baie grise.

Gris, comme Paris.
Mais c'est pas le même gris.
C'est un gris de champs. De boue. De campagne. De vert.

Et, en évitant les flaques, nos paroles nous mènent au même point.
Un château pas château, et des souvenirs lointains.
Nan mais c'est dingue ça!
Et on grignote des pralines.

Et puis c'est triste.
Trop de gris, trop de vent, trop de pluie.
Jamais deux sans trois dans la conserverie.
Et on repart.

La cathédrale.
Majestueuse.
On cherche le cours d'eau comme sur les jolies photos.
Des restos attrape-touristes. On se fait bien sûr attraper.
Et on traine pour le café.

Regarde, à droite!
oh un autre à gauche!
On ne s'émerveille pas ni des formes ni des couleurs, juste des empreintes au loin.

On s'égare un peu.
Je m'allège soudain.
Et la nuit parait interminable.
On cherche l'introuvable.
On finit par gagner.
Sur une place que je connais de loin.

Et, les pas qui résonnent dans la rue, je me dis que c'était un bien drôle de 14 juillet.


#PicardilyCircus#